Pendule avec sonnerie des quarts, répétition et sonnerie à tirage
Planche 6
Cette Planche & son explication ont été tirées du livre de M. Thiout.
Pendule à quarts.
Cette pendule est faite sur le même principe que celle de la Planche III. La pendule va également dix - huit jours. Le barillet C’est pour la sonnerie des heures, & celui B pour celle des quarts. Il n'y a point de différence dans les effets, excepté que celle des heures ne sonne point de demie ; ce qui fait qu'il y a un petit changement au nombre des dents, comme on le verra ci - après.
La sonnerie des quarts est aussi sur le même principe. La roue de cheville I M a deux grands pivots qui passent les platines ; celui de la platine de derrière porte carrément la roue de compte, figure 30. & celui qui passe à la cadrature porte le chaperon T, fig. 29. Les deux marteaux sont placés sur deux tenons à côté, pour que la double bascule M les puisse faire lever l'un après l'autre pour sonner les quarts ; ces marteaux ne sont pas représentés ici. On dispose les dix chevilles placées sur la roue 1, de manière que le même marteau frappe toujours le premier ; pour cet effet on met six chevilles d'un côté & quatre de l'autre.
Sur la roue de minute N, fig. 29. sont placées quatre chevilles pour lever à chaque quart le détentillon N O P qui lève à son tour la détente.
Quand les quatre quarts sonnent, le chaperon S T porte une cheville qui lève le détentillon S R Q pour détendre la sonnerie des heures après que les quatre quarts sont frappés : X est la verge du marteau des heures.
Nombres du calibre représentés par la fig. 28.
Bas de la Planche.
Calibre de la répétition ordinaire, & la même répétition vue en perspective.
Fig. 31. Est le plan ou calibre des roues qui composent la répétition. A B C D E sont les roues du mouvement pareilles au calibre du mouvement à quinze jours. Pl. III. F G H I sont les roues qui servent à la répétition : les trois roues G H I ne servent qu'à régler la distance des coups qui frappent, comme il est absolument nécessaire d'en avoir dans toutes les sonneries quelles qu'elles soient : voici les nombres.
Le cercle F porte douze chevilles d'un côté pour faire sonner les douze heures, & trois chevilles de l'autre pour faire sonner les trois quarts par le moyen de trois bascules placées sur une même tige, comme celle K; deux de ces bascules sont montées sur des canons pour qu'elles se meuvent séparément l'une de l'autre, & la troisième est fixée sur la tige, pour qu'elles puissent toutes les trois lever les verges de marteaux séparément l'une de l'autre, comme elles sont représentées à la fig. 32.
Le cercle F est rivé sur son arbre, de même qu'un petit rochet, à une distance d'environ six lignes. Le cercle extérieur présente la grandeur d'une roue qui est jointe contre le rochet ; elle porte un cliquet & son ressort, comme il est marqué. L'arbre passe au - travers d'un petit barillet fixé à la platine, dans lequel est un ressort ; l'arbre ayant un crochet, enveloppe le ressort autour de lui ; de - sorte que quand on tire le cordon V, figure 32. on fait tourner l'arbre à gauche, sans que la roue dentée tourne, & quand on quitte le cordon, le petit rochet donne dans le cliquet, & oblige le rouage de tourner, & les marteaux frappent, de sorte que l'arbre de ce cercle porte le cercle des chevilles, l'heure & les quarts justes.
Toutes les machines sont placées sur la cage A B, fig. 32. où elles sont représentées en perspective. Le plan de cette cadrature avec le développement des pièces sont contenues dans la planche suivante, & elles sont marquées des mêmes lettres.
Avant que de dire les effets de cette mécanique, il est à propos de faire voir la forme & le développement de chaque pièce marquée sur la Planche VII.
Planche 7
Développement de la répétition ordinaire.
Fig. 33. T est la roue de chaussée, & t est son profil. Cette roue, comme on sait, fait son tour par heure, & porte l'aiguille des minutes. Sur cette roue T t est placé fixement le limaçon des quarts Q & q. Sur ce limaçon est joint la surprise R & r, qui est tenue avec une virole 4 & 4, on dira l'usage de cette surprise dans la suite. X & x est la roue de renvoi qui porte un pignon pour mener la roue du cadran Y & y, comme on l'a dit ailleurs ; car toutes les pièces d'horlogerie qui marquent les minutes ont des roues de renvoi ; ce qui doit suffire pour qu'il ne soit plus besoin d'en parler par la suite, que dans des cas particuliers. A est une étoile qui fait son tour en douze heures, & a son profil. Z & z est le sautoir ou valet qui fait changer promptement une dent de l'étoile à chaque heure. Sur l'étoile A est placé fixement le limaçon des heures B. D est le râteau. E est un pignon qui le fait mouvoir. G est une poulie qui porte une cheville, & g e i est le profil. M L est la main, m l est le profil: cette main étant démontée forme la pièce M N. O est un ressort, le profil est m o: le bras des quarts qui fait partie de la main est L & l.
34. La platine qui porte les tiges sur quoi toutes les pièces sont montées. On voit leurs places indiquées par les lignes ponctuées qui y répondent. La fig. 34. n°. 2. est le profil des fig. 23. & 34. Sur la platine de la fig. 34. sont deux ressorts, ce qu'il est nécessaire de savoir avant que d'expliquer leurs effets.
Maintenant il faut mettre ces pièces chacune à leur place, & faire voir comme elles agissent les unes avec les autres. On a dit ci - dessus que l'arbre de la première roue pouvait tourner séparément de sa roue & avec sa roue, & qu'il portait un cercle garni de quinze chevilles pour lever les bascules des marteaux. Cet arbre porte carrément la poulie G E & le pignon E qui engrène dans le râteau D des heures. Quand on tire le cordon on fait avancer le bras H vers le limaçon B qui est gradué spiralement en douze degrés. Le plus profond est pour douze heures, & la partie la plus élevée est pour une heure ; de - sorte que quand on tire le cordon on fait passer autant de chevilles que l'enfonçure du limaçon le permet, c. à d. si le degré le plus profond se présente, la sonnerie frappera douze coups, & si c’est la portée la plus élevée, la sonnerie ne frappera qu'un coup, deux coups si c'est le second degré, ainsi des autres jusqu'à douze. On a dit que l'étoile A fait son tour en douze heures, par le moyen d'une cheville que la surprise R porte à l'endroit K. Comme cette cheville fait un tour par heure, & que l'étoile a douze dents, elle en rencontre une toutes les heures, de - sorte que l'étoile avec le valet Z saute douze fois.
Cette façon de faire mouvoir l'étoile a deux avantages. Le premier est de faire changer si promptement le limaçon, qu'il n'est pas possible de le faire manquer dans l'instant de son changement. Le second est de faire à son tour sauter la surprise R pour que le bras du guide des quarts L M ne puisse retomber aux trois quarts, comme il était l'instant auparavant ; les quarts sont réglés par le moyen du limaçon Q & de la main M qu'on appelle guide des quarts. Quand on tire, par exemple, le cordon V, on fait, comme il a été dit, tourner la poulie G ; la cheville I qu'elle porte se dégage des doigts, & le guide des quarts tombe sur le limaçon Q qui est partagé en quatre parties. Si la plus haute se présente, la cheville I entre dans l'entaille la moins profonde de la main; la roue est retenue par ce moyen avant que les chevilles aient pu parvenir à lever les marteaux, ce qui fait que la sonnerie ne frappe point de quarts, parce qu'il n'y a pas encore un quart que l'heure est accomplie; & quand il y a un quart, le limaçon présente une partie assez profonde pour que l'entaille 2 de la main reçoive la cheville; ce qui fait que la roue de cheville faisant plus de chemin, un marteau frappe un quart. Si le limaçon présente sa troisième partie, sa cheville entre dans les doigts 3, & le marteau frappe deux coups pour la demie, & quand c'est la partie la plus profonde du limaçon, les marteaux frappent trois coups pour les trois quarts. Tant que les deux limaçons ne changent pas, la sonnerie sonne toujours la même quantité. Quand le limaçon des quarts a fait son tour, il entraîne avec lui l'étoile A qui saute par le moyen du valet Z, & de la même action la surprise R avance pour remplir le vide du limaçon, afin que le guide des quarts ne puisse retourner dans l'entaille des trois quarts ; ce qui fait que si on veut tirer le cordon dans le moment de ce changement, la répétition ne sonnera que l'heure, & point de quart.
Pour que la cheville I sorte aisément des doigts de la main, elle se meut au point N, & est remise par un ressort qui est fixé sur le bras L; un autre ressort est fixé sur la platine pour faire agir le bras L qui emporte sur lui la main M, qui a par ce moyen deux mouvements, celui de se mouvoir sur son plan, lorsqu'il faut que la cheville sorte des doigts, & celui de suivre le bras coudé L.