Montre à réveil, à équation et à quantième

Montre à réveil, à équation, à secondes concentriques, marquant les mois et leurs quantièmes

Planche 10d

Montre à réveilCette Planche & son explication ont été tirées du livre de M. Ferdinand Berthoud.

Les montres à réveil sont disposées de manière qu'une heure étant donnée, un marteau frappe sur un timbre, & fait un bruit capable d'éveiller. Le marteau est mis en mouvement par un petit rouage particulier, sur lequel agit un ressort semblable à celui, Pl. VI. fig. 5. mais qui est plus petit. Lorsqu'on veut que le réveil frappe, on fait tourner le cadran A, fig. 1. jusqu'à ce que l'heure à laquelle on veut s'éveiller se trouve sous la pointe E de l'aiguille des heures; on remonte le ressort du réveil & on laisse marcher la montre. Lorsque l'aiguille des heures est parvenue sur le grand cadran à l'heure marquée par l'aiguille sur le cadran A, une détente qui communique au cadran donne la liberté au petit rouage de tourner & de faire frapper le marteau sur le timbre. Il y a différents moyens mis en usage pour faire des réveils ; mais celui de tous qui est le plus simple, le plus facile à exécuter, & qui médiocrement fait est le plus solide, est celui dont on va voir la description, & que représentent les figures 1, 2, 3, 4.

B est le barillet ou tambour du mouvement. A la roue de fusée. F la fusée. S la chaîne. G le crochet qui arrête contre le garde - chaîne. C la grande roue moyenne. D la petite roue moyenne. E la roue de champ ; & R, fig. 4. la roue de rencontre ou d'échappement.

Les roues C & R, fig. 3. sont les roues de cadran.

Voilà toutes les parties d'une montre ordinaire, semblable à celle décrite ci - devant, il n'est donc pas besoin de répéter ici cette description ; nous nous arrêterons simplement à ce qui regarde le réveil.

La roue G, fig. 2. est la première roue de réveil; elle est portée par l'axe m, sur lequel est fixé le rochet N, qui agit sur l'encliquetage porté par la roue G.

La platine, fig. 4. s'applique sur celle, fig. 2. qui porte les piliers, ce qui forme la cage dans laquelle se meuvent les roues de la seconde figure: cette platine, fig. 4. ainsi mise, l'axe m passe dans le trou du barillet B, en - sorte que son crochet N entre dans l'œil intérieur du ressort ou moteur du réveil contenu dans le barillet. Ainsi lorsqu'on remonte cet axe, le crochet qu'il porte tend le ressort, dont le bout extérieur est attaché au bord extérieur du barillet ; & lorsque le ressort ramène le crochet ou axe N & le rochet m, celui - ci agit sur le cliquet porté par la roue G, & l'oblige de tourner, ainsi que la roue n portée par le pignon g, & dans lequel elle engrène, & fait par - conséquent aussi tourner le pignon f: sur celui - ci est fixée la roue ou rochet R qui est posé sur l'autre côté de la platine, fig. 3. de même que la roue n: les pivots de ces roues tournent dans les trous du pont H.

Les dents du rochet R d'échappement, fig. 3. agissent alternativement sur les leviers a, b, qui se communiquent le mouvement réciproquement, au moyen des dents que ces leviers a, b, portent. Le levier a est fixé & mis carrément sur le pivot prolongé p du marteau du réveil m, fig. 5. Ce marteau est mobile, & se pose en I, fig. 2. & passe sous le barillet B du mouvement ; l'autre levier b se meut sur une broche que porte la platine, fig. 3. Ces deux leviers a & b étant mis en mouvement par le rochet R, on voit que le marteau M, fig. 2. tournera, allant & venant alternativement de côté & d'autre, & que si l'on place en M & M un corps sonore, comme par exemple un timbre, ce marteau le fera sonner avec une force relative à l'espace que le marteau parcourra, à la masse du marteau, à la force du moteur ou ressort, & enfin à la grandeur du timbre. Le bruit que doit faire un réveil dépend donc de ces différentes choses, & de la manière dont la force du ressort se communique au moteur, &c.

La pièce A, fig. 3. est portée carrément par le pivot prolongé de l'axe ou arbre m, fig. 2. Ce quarré ou pivot passe au cadran & sert à remonter le réveil : cette pièce porte une dent dont l'usage est de régler le nombre de tours dont on doit remonter le ressort du réveil. La petite roue F porte trois dents, qui n'occupent qu'une moitié ou partie de la circonférence; en sorte que si l'on fait tourner la dent de la pièce A, elle entrera alternativement dans les vides des dents de la roue F, & cela jusqu'à ce que cette roue F présente la partie où il n'y a pas de dents: pour lors la dent de la pièce A ne pourra plus tourner, & ce ressort sera remonté: enfin lorsque le ressort se développera, il ne tournera qu'au point où la dent de la pièce A viendra poser sur le bord de la roue.

La roue F tourne sur une broche ou vis portée par la platine : le ressort ou pièce G presse cette roue F, de manière qu'elle ne tourne qu'à frottement, lorsqu'elle y est obligée par la dent de la pièce A. Voyons maintenant comment le rouage & le moteur sont retenus lorsque le ressort est monté, & par quel moyen le réveil part à une heure précise à volonté.

Le levier b, fig. 3. porte la partie angulaire 1, 2, dans laquelle entre l'angle d formé sur le bras de la détente d f 4, mobile en f; le bras f 4 vient poser sur une plaque p fixée sur un canon qui entre à frottement sur celui de la roue C de cadran: cette plaque p fait donc un tour en douze heures.

Pendant tout le temps que le bras f 4 appuie sur le bord de la plaque p, les leviers a & b étant retenus par l'angle d de cette détente, ne peuvent tourner, ni le marteau frapper. La plaque p a une entaille o, laquelle étant parvenue à l'extrémité 4 de la détente d f 4, sert à y laisser descendre le bras f 4, lequel pressé par le ressort q, ainsi que par le plan incliné de l'angle 1, 2, ne tend qu'à entrer dans l'entaille o, dès qu'elle se présente : pour lors le bras d s'éloigne de l'angle 1, 2 du levier, celui - ci tourne par ce moyen de côté & d'autre, selon que l'y oblige le rochet R ; ainsi le marteau frappe sur le timbre.

Le cadran A, fig. 2. est divisé en douze parties; il se fixe carrément sur le canon de la plaque p, fig. 3. laquelle tourne, comme je l'ai dit, avec la roue du cadran.

L'entaille o de la plaque p se présente au bras 4 f, à l'instant que les douze heures du petit cadran se trouvent dans la ligne de six heures du grand : ainsi chaque fois que le cadran A fait un tour, si le réveil est monté, il marchera au moment que le chiffre 12 se trouvera à la ligne de six heures. Or si dans cette position on met la petite pointe de l'aiguille des heures (l'aiguille est diamétralement opposée à la grande aiguille) sur le chiffre 12 du cadran A, l'aiguille des heures marquera midi sur le grand cadran, tandis que les douze heures du petit cadran seront diamétralement opposées à celles du grand ; ainsi le réveil partira à midi, puisqu'à cet instant l'entaille o se présente au bras 4 f.

Le réveil part, comme ou vient de le voir, chaque fois que le chiffre 12 se trouve avec la ligne de six heures du grand cadran ; ainsi l'heure à laquelle doit frapper le marteau dépend de l'intervalle qu'il y aura du chiffre 12 du cadran A à la pointe E de l’aiguille ; car on a vu qu'en mettant la pointe E de l'aiguille sur le chiffre 12, le réveil part, lorsque l'aiguille des heures arrive sur le midi. Si donc on met la pointe E de l'aiguille sur le chiffre 1 du cadran A, cela rétrogradera d'une heure le cadran : ainsi lorsque l'aiguille des heures sera sur midi, la pointe de l'aiguille étant sur le chiffre 1 du cadran, il faudra que l'aiguille des heures parcoure une heure du grand cadran ; pour - lors le chiffre 12 du cadran A sera dans la ligne de six heures, & le réveil partira.

C'est par un semblable raisonnement qu'on verra que mettant la pointe E de l'aiguille sur le chiffre 3, lorsque l'aiguille des heures sera arrivée sur le midi, le cadran de réveil présentera le chiffre 3 à la ligne de six heures: il faudra donc que l'aiguille des heures & le cadran A parcourent encore trois heures avant que le chiffre 12 soit parvenu à la ligne de six heures, & que le réveil frappe: celui - ci partira donc lorsque l'aiguille des heures arrivera sur trois heures, & ainsi de suite pour toutes les autres heures, &c.

Dans les réveils à cadran il suffit donc de mettre le chiffre qui représente l'heure à laquelle on veut être éveillé, sous la pointe E de l’aiguille : pour - lors la grande aiguille arrivée à l'heure en question, le réveil sonne.

Le bras x du levier b, fig. 3. sert à empêcher le marteau M d'approcher trop près du timbre; la fourchette P qui fait ressort, ramène le marteau dès qu'il a frappé sur le timbre; le ressort h est celui du cadran. 5 est un cliquet qui, avec le rochet D, tient lieu de la vis sans fin, qui s'emploie communément pour fixer par l'arbre le bout intérieur du ressort de mouvement, & pour lui donner le degré de tension dont il est besoin : le ressort 3 presse le cliquet contre le rochet D.

Bas de la Planche. Montre à équation, à secondes concentriques, marquant les mois & leurs quantièmes.

La fig. 7. Pl. D D, représente le cadran de cette montre ; l'aiguille des secondes passe, comme dans les pendules, au - dessus des autres aiguilles : c'est une suite de la disposition de cette pièce.

L'aiguille des minutes est en deux parties diamétralement opposées, dont la plus grande marque les minutes du temps moyen sur le grand cadran ; & l'autre, où est gravé un soleil, marque les minutes du temps vrai sur le cadran A qui est au centre du premier. L'ouverture C faite dans le grand cadran est pour laisser paraitre les mois de l'année gravés sur la roue annuelle, ainsi que les quantièmes qui le sont de cinq en cinq : l'usage de ces quantièmes est principalement pour remettre la montre lorsqu'elle a été arrêtée, en sorte que l'équation réponde exactement à celle du jour où l'on est. Pour cet effet l'étoile E, fig. 8. a un de ses rayons qui est toujours saillant en - dehors de la fausse plaque, ce qui donne la liberté de la faire tourner, & par son moyen la roue annuelle.

La montre se remonte par - dessous, ce qui a permis d'appliquer au fond de la boîte un cercle de quantième, construit comme ceux dont parle M. Thiout, traité d'Horlogerie, tom. II. page. 387.

La figure 9. représente l'intérieur de la fausse plaque, dont le dehors porte les cadrans, fig. 7. C'est dans cette plaque que sont ajustées les pièces qui forment l'équation, ou qui donnent les variations du soleil. A est la roue annuelle de 146 dents, fendue à rochet, mise immédiatement sur le cadran : elle tourne sur un canon que porte la fausse plaque ; la roue annuelle s'appuie sur le fond de la plaque ; l'ellipse B est attachée sur la roue annuelle ; elle fait mouvoir le râteau H F, qui engrène dans le pignon C ; celui - ci est porté par un canon qui passe dans l'intérieur de celui de la fausse plaque : sur le canon où est fixé le pignon C, est attaché en - dehors le cadran A du temps vrai. Ainsi on voit qu'en faisant mouvoir la roue annuelle, ce cadran doit nécessairement se mouvoir, tantôt en avançant, & ensuite en se rétrogradant, suivant qu'il y est obligé par les différents rayons de l'ellipse, ce qui produit naturellement les variations du soleil : voici le moyen pour faire mouvoir la roue annuelle.

Le garde - chaîne de la montre est fixé sur une tige, dont les pivots se meuvent dans les deux platines, & peut y décrire un petit arc de cercle ; un de ces pivots porte un quarré sur lequel est ajusté dans la cadrature le levier A C, fig. 8. à pied de biche. On voit dans la fig. 6. ce garde - chaîne, qui est représenté en perspective avec l'étoile & le crochet de la fusée.

Lorsqu'on remonte la montre, le garde - chaîne ABC, fig. 6. fixé sur la tige & mis entre les deux platines, est soulevé par la chaîne, jusqu'à ce qu'il soit à la hauteur du crochet D de la fusée; le crochet lui donne un petit mouvement circulaire qu'il communique au pied de biche C, fig. 8. dont l'extrémité s'engage dans l'étoile E, qui est à cinq rayons, & fait ainsi passer un de ces rayons toutes les fois que le crochet de la fusée pousse le garde - chaîne.

L'étoile E est assujettie par un valet ou sautoir D qui lui fait faire la cinquième partie d'un tour, & l'empêche de revenir en sens contraire lorsque le pied de biche se dégage ; l'axe de cette étoile porte deux palettes opposées, comme on le voit, fig. 6: ces palettes servent à conduire la roue annuelle, en sorte que deux dents de cette roue passent nécessairement en cinq jours; ce qui lui fait faire sa révolution en 365 jours.

Sur la fausse plaque, fig. 9. est attaché un ressort K L, qui sert de sautoir pour maintenir la roue annuelle, en sorte que les palettes que porte l'étoile ne puissent lui faire passer ni plus ni moins de deux dents pendant une des révolutions de cette étoile.

On peut faire mouvoir la roue annuelle d'un mouvement continu, en supprimant ce garde - chaîne mobile, & en faisant de l'étoile une roue qui engrène avec une roue du mouvement, qui lui fasse faire un tour en cinq jours.

Le ressort G, fig. 9. sert à presser continuellement le râteau H contre l'ellipse. Pour cet effet le bout F de ce râteau porte une cheville qui appuie sur le bord de l’ellipse ; ainsi le râteau avance & rétrograde selon que l'ellipse l'y oblige ; & celui - ci fait avancer ou rétrograder le pignon C & le cadran A, fig. 7. Or comme l'aiguille S du temps vrai se meut d'un mouvement uniforme, les variations du cadran exprimeront celles du soleil. L'aiguille S marquera donc les variations du soleil, tandis que le bout opposé indiquera les minutes du temps moyen : le ressort B, fig. 8. sert à ramener le pied de biche A C, à mesure que le crochet de la fusée rétrograde.